Tes Sourires, Tes Secrets

  • Autrice : Pascale Perrier et  Sylvie Baussier
  • Editeur : Oskar Jeunesse
  • Collection : Court Métrage
  • Publication: octobre 2015
  • 72 pages
  • Niveau de lecture : A partir de 12 ans

Un matin, à l’aube, Manon est réveillée par le téléphone ; Ophélie, sa meilleure amie, est dans un état grave. Que lui est-il arrivé ? Va-t-elle s’en sortir ? Manon se précipite à l’hôpital. Dès qu’elle le peut, elle se réfugie dans l’écriture, et imagine l’avenir de différentes manières… toujours avec Ophélie à ses côtés.

Ricochet – Ouvrage faisant partie de la « sélection » de Ricochet 

(…) Sylvie Baussier et Pascale Perrier abordent tout en finesse et subtilité dans ce court texte, cette si énigmatique crise d’adolescence qui peut s’avérer, selon les sujets, autant dévastatrice que régénératrice. La palette d’émotions par laquelle passe la jeune narratrice de ce roman face à l’épreuve qui se présente soudain à elle, offre au lecteur d’avoir un éclairage nouveau et affiné sur les protagonistes de l’histoire, que ce soit Ophélie, bien entendu, mais également Mathis ou Manon. Les fictions que cette dernière élabore concernant son amie apportent rythme et émotion au récit. Si elles servent d’abord d’échappatoires, elles se révèlent à terme, constructives voire salvatrices. Elles permettent paradoxalement à Manon d’apprivoiser sa douleur et de comprendre son amie.

Ce recours à la fiction et la brièveté du texte servent la complexité du propos traité avec force et justesse par les deux auteures, et mettent en exergue cette volonté de vivre coûte que coûte, propre à la jeunesse. Fort à parier que la sincérité du ton employé et la thématique toucheront un jeune lectorat.

Hélène Dargagnon

Le blog de la Marmite à lire

Sylvie Baussier et Pascale Perrier signent ici un texte sensible et touchant portant sur l’amitié, les sentiments adolescents, les doutes et les incompréhensions face au drame. Une certaine poésie se dégage de ce récit scandé par les textes écrits par Manon, et l’accent est mis sur le recours à l’écriture comme procédé salvateur plutôt que sur le drame en lui même. Le rythme soutenu, le style réaliste et précis imposent une lecture tendue, à l’instar des autres titres de cette collection. Un moment de lecture agréable et poignant, dès 15 ans.

Opalivres

Le suicide des jeunes, sujet tabou, est ici traité par le biais du monologue intérieur de Manon, la meilleure amie d’une jeune fille qui vient d’essayer de mettre fin à ses jours.

A l’hôpital, le temps est suspendu : on attend, désemparé, le verdict des médecins.

A quels menus incidents aurait-il fallu prêter attention ? Pourquoi ce drame ? – le divorce des parents, la rupture avec le petit ami ?

La lycéenne a beau analyser les propos d’Ophélie, elle ne comprend pas que celle-ci ne lui ait rien dit, ait en somme trahi sa confiance.

Le passé est donc raconté au gré des fluctuations de sa pensée vagabonde et meurtrie ; pour l’adolescente le seul moyen d’échapper au réel insoutenable est d’écrire tout ce qu’il aurait fallu dire, tout ce qui pourra être offert à l’amie pour qu’elle croie à l’avenir quand elle ouvrira les yeux.

Les doigts de Manon chantent secrètement sur le clavier un hymne à la vie, à la beauté du monde : elle lutte ainsi à sa façon de l’autre côté de la porte close sur le coma… jusqu’à ce que les médecins parlent d’espoir.

Beau, fort, poignant sans être morbide, au contraire. La tension dure jusqu’à la fin sobre de ce livre qui implique chacun dans une réflexion incontournable.

Découvrir l’éphémère stabilité du bonheur est un choc, s’oublier dans l’abîme de la mort parfois une tentation.

Chacun est concerné, voilà 60 pages pour mieux grandir (Il y a environ 4OO suicides de jeunes entre 15 et 24 ans chaque année en France).

A recommander à partir de 15 ans

La lecturienne

Une belle lecture très émouvante et que j’ai trouvé vraiment bien écrite.

Ma malle aux livres

(…) Le style des auteures est agréable, pertinent. On se retrouve très rapidement pris dans l’histoire, qui se lit très vite et très bien. Elles parviennent à faire ressortir une certaine émotion, une certaine délicatesse. Je me demande d’ailleurs comment s’est déroulée l’écriture à quatre mains, cela m’impressionne toujours… Elles prennent un parti intéressant ; celui d’écrire comme si Manon s’adressait à Ophélie. Ainsi, l’héroine est peut-être plus à même à se confier. Néanmoins, d’un autre côté, cela m’a un tout petit peu déplu : En réalité, j’avais parfois l’impression de déranger, de tomber dans une intimité qui ne me regardait pas, d’être exclue de la relation si particulière que les jeunes filles entretiennent. Mais, globalement, l’écriture est vraiment bien amenée.

Venons-en à l’intrigue. Sur certains points, j’ai été séduite. Sur d’autres, moins. J’ai énormément apprécié les deux principaux thèmes, et encore plus l’idée de lier, et d’opposer les deux. Le suicide, c’est la mort. L’écriture, c’est la vie. Le jeu de contraires que les auteures parviennent à instaurer tout au long de la lecture est époustouflant. D’un récit sombre, difficile, elles réussissent à faire une histoire pleine de foi et de détermination. De plus, il y a, entre les lignes, énormément d’authenticité, de simplicité. On lit l’aventure comme les personnages la vivent, pure et brute. C’est magnifique. Cependant, je vais me contredire totalement, mais dois admettre qu’à la fin, je saturais un peu des écrits de Manon. L’idée d’aborder la délivrance dans l’écriture est bonne, mais, de là à retranscrire chacun des textes de la narratrice… Pour moi, c’est un peu trop. A côté de cela, j’ai trouvé les relations entre les personnages très bien amenées. Parfois délicates, elles sont bien travaillées, et il est facile de les percevoir, de les sentir. Elles apportent un certain relief à l’histoire, sont comme les nœuds sur la corde de l’attente. Finalement, dans cet ouvrage, le plus important n’est pas le geste d’Ophélie, ni même l’avant. Ce qui est réellement mis en avant, c’est l’après. Là encore, je suis assez partagée. Cela est assez original, puisque, généralement, on a tendance à se concentrer sur l’avant, pour des romans sur le suicide. Toutefois, j’aurais sans doute préféré en savoir quand même un peu plus sur le passé, pour mieux comprendre le présent, et mieux espérer le futur. J’avais comme l’impression qu’il me manquait une des clés de l’énigme, ce qui est assez frustrant. Petit à petit, finalement, on oublie ces quelques petits détails qui nous chiffonnent, pour nous concentrer, nous aussi, sur l’état d’Ophélie. J’ai eu un peu le sentiment que l’étau se refermait, que ce livre était comme un entonnoir. On commence avec des milliers de questions, de flous, et au fur et à mesure, cela se réduit. On commence avec l’esprit alerte pour le moindre détail, et on finit par ne se focaliser que sur la survie de la jeune fille. J’aime beaucoup me sentir, comme ici, envoûtée par une histoire. Le lecteur aussi finit par se lier d’amitié avec l’intrigue, et attend, impatiemment, le mot de la fin, avec espoir et curiosité.

Justement, quand vient la fin… Personnellement, j’ai été cruellement déçue. Je ne m’attendais pas à une chute aussi ouverte. Pour être honnête, cela m’a plutôt coupée dans mon élan. C’est vraiment dommage. J’imagine qu’il y avait un réel but dans ce choix, mais, pour ma part, je n’ai pas réussi à le saisir. Par conséquent, ce bouquin m’a fait un peu l’effet d’un soufflet, avec quelque chose qui gonfle, qui gonfle, pour finalement retomber d’un seul coup. En revanche, je tiens à souligner que les derniers mots sont inscrits et choisis avec beaucoup de poésie et de délicatesse, ce que j’ai adoré. (…)

Au final, j’ai bien aimé cette courte lecture, malgré quelques petites ombres au tableau. Elle véhicule cependant un joli message d’espoir, prenant à découvrir

Entre les pages

(…) Tes sourires, tes secrets contient toute l’émotion et l’angoisse nécessaires sans exagération, sans fioriture. Il est une jolie leçon de ce que doit être l’écriture, de ce qu’il peut faire, ce moyen d’expression auquel une grande et symbolique place est donnée dans de ce roman de la collection Court métrage des éditions Oskar. Soixante-cinq pages, pas plus, pour montrer combien il est facile de vouloir tout abandonner. Mais aussi pour mettre en avant l’espoir qui subsiste, qui doit subsister à chaque instant.

Croq’livre

Une histoire d’amitié adolescente, sur la connaissance de l’autre et ce qui nous échappe.

Booknode

Véritable déclaration d’amitié, ce petit roman est un hymne à la vie. J’ai beaucoup aimé les moments où Manon se sert de son smartphone comme d’une échappatoire. Grâce à l’écriture, elle tente d’ouvrir des futurs possibles avec son amie. Le ton est très juste.

Blogamoi : travailler moins pour lire plus !

Le thème du suicide est ici abordé avec beaucoup de finesse et de sensibilité. Les parties où Manon écrit donne du rythme au récit. Manon essaie ainsi d’apprivoiser sa douleur, de la conjurer et surtout de comprendre son amie. Elle qui ne lui avait rien révélé de ses problèmes, de sa rupture avec Mathis. Ce texte court exprime bien le mal-être adolescent mais aussi une formidable envie de vivre. Un roman qui plaira à coup sûr à nos ados.

La revue des livres pour enfants. Février 2016
La revue des livres pour enfants. Février 2016

Ibby mai 2016
Ibby mai 2016

Croq’lecture saison 6 n°7

A partir de 4’30

Sur le vif : Ce roman m’a énormément plu et touchée. Roman passionnant qui mélange amitié, amour et tristesse surtout (…) J’ai adoré aussi que Manon écrive sur l’avenir qu’elle imagine toujours auprès d’Ophélie et de Mathis ses meilleurs amis (…) J’avais l’impression d’être dans la peau d’Ophélie et que Manon s’adressait directement à moi. (…) Je me suis beaucoup attachée à Manon (…) Ce roman m’a passionnée. J’ai adoré le genre, les personnages. Je l’ai lu trois fois sans me lasser.

L’histoire de ce livre est longue et tortueuse, il a été long à éclore. Presque deux ans de gestation. Sylvie Baussier et moi avons longuement tourné autour de ce thème en nous demandant comment en parler. 

Nous avons écrit quelques pages, ça ne convenait pas.

Nous avons lu, nous avons parlé, nous avons réfléchi. Peut-être avons-nous pleuré, en tout cas nous avons verbalisé nos peurs, nos inquiétudes, nos attentes.

De nouveau, nous avons écrit. Ca ne convenait pas non plus. Il ne fallait pas quelque chose de trop lisse, de trop rude, de trop distant ou de trop empathique. 

Le temps passait, nous rôdions toujours autour de notre sujet. Il fallait trouver le ton, aborder VRAIMENT les sourires et les secrets d’Ophélie.

Jusqu’à ce jour où nous avons compris que le plus important, c’est l’avenir. Ce qui va se passer ensuite. Ce qui attend Ophélie.

Lui construire un futur dès maintenant.

A deux voix, nous avons alors tissé ce texte. Chaque mot a été réfléchi et pesé. « Est-ce que c’est vraiment ce qu’on éprouve à ce moment-là ? Est-ce vraiment ainsi qu’il faut le raconter ? » nous demandions-nous sans cesse. Nous avons inlassablement repris et peaufiné chaque mot, pour tenter d’être au plus vrai, au plus juste.

C’est donc avec émotion que nous voyons aujourd’hui cette histoire devenir un livre. Dans l’espoir qu’il soit, pour vous, une pierre vive, un appel à la vie.

Coup de coeur Ricochet

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