Parce que chaque moment d’écriture est unique…
Il suffit parfois d’une phrase, d’une image, d’un mot, d’une simple contrainte, pour que l’idée vienne. Voici donc quelques graines.
Libre à vous de les semer et de les transformer en textes !
J’ai utilisé certaines de ces amorces en atelier d’écriture en classe, d’autres n’ont pas encore servi.
N’hésitez pas à me transmettre les résultats… Et bonnes semailles !
Voilà ce que vous trouverez ci-dessous :
Installez-vous dehors, tranquille, et respirez.
Puis développez :
- ce que je vois
- ce que j’entends
- ce que je ressens
Un haïku est un très court poème traditionnel au Japon.
C’est une image du moment présent.
C’est un instant riche.
C’est une émotion.
Il s’agit de rester dans l’émotion d’un instant.
De regarder le monde à travers une goutte de rosée.
- Pas besoin de rimes, ni de titre.
- Dans l’idéal, un haiku comporte trois vers : 5 syllabes dans le premier, 7 dans le deuxième et 5 dans le troisième.
- Pas besoin de verbes car il n’y a pas de mouvement
- L’idée principale est de capter une image immobile, une émotion.
- Restons simples !
- Le plus souvent, il y a une référence à la nature ou à la saison dans laquelle on se trouve.
- Ne cherchons pas à imiter : allons au fond de nous-mêmes et visualisons nos propres images, notre propre émotion.
Quelques haïkus qui racontent le bonheur :
Dans le goût mordant du radis
je sens
le vent d’automne
(Matsuo Bashõ)
Sous la pluie d’été
Raccourcissent
Les pattes du héron.
(Matsuo Bashõ)
Le vent se lève,
Un vent de la montagne !
Tu es contre moi.
(Inconnu)
Matin de printemps
Mon ombre aussi
Déborde de vie !
(Kobayashi Issa)
Grimpe en douceur
Petit escargot
Tu es sur le Fuji !
(Kobayashi Issa)
Une pierre pour oreiller
J’accompagne
Les nuages.
(Taneda Santoka)
L’herbe des champs
Libère sous mes semelles
Son parfum.
(Masaoka Shiki)
- Visualisez un lieu où vous vous sentez bien
- Attrapez l’émotion qui vous parcourt
- Racontez !
Vous avez du mal à savoir comment démarrer ou continuer une histoire ?
Voici beaucoup d’idées, par ici !
On est en train de réfléchir à cette question avec une prof de français pour un atelier d’écriture avec une classe de 4ème. Quel point de vue choisir pour écrire ?
Forcément, la question se pose dès le démarrage de l’écriture : comment est-ce que je vais raconter mon histoire, qui va en être témoin, qui je vais faire vivre ?
Pour cet atelier d’écriture, l’idée est de partir d’une anecdote, d’un fait divers ou d’un élément historique, puis de chercher quel serait le meilleur point de vue pour le raconter.
Exemple (tiré d’un de mes livres qui va paraître tout bientôt, et que j’Y beaucoup, mais chut je ne dis pas lequel sinon ça vous spoile l’histoire – pardon il paraît qu’au Québec on dit « divulgacher » c’est beaucoup mieux).
Alors voilà : deux hommes qui portent des masques de dessins animés de Walt Disney, font un casse dans une bijouterie et emportent la somme rondelette de 23 millions d’euros. La police a beau chercher partout, elle ne retrouve pas les malfaiteurs. Mais dix jours plus tard, pas de chance, l’un d’eux a un accident alors qu’il roulait à scooter sur la place de l’Etoile à Paris. Crac, arrêté et mis en prison, vu qu’on retrouve des bijoux volés dans son sac.
Fin de l’anecdote (et début des problèmes).
Bon, comment on se débrouille avec ça ? Si vous deviez inventer une histoire à partir de cette anecdote, vous choisiriez de la raconter comment ?
– première option : je choisis le point de vue du voleur, disons celui qui se fait prendre, et je raconte tout le casse par le menu, sans oublier la tristement bête arrestation (hop, dérapage incontrôlé, glissade sur le bitume, et coup de téléphone aux forces de l’ordre)
– deuxième option, je m’occupe du policier (bon, sur ce coup-là, il n’a pas un rôle de super-héros étant donné qu’il patouille dans la semoule sans retrouver les coupables). C’est finalement un stupide accident de la route qui lui permettra de clore l’affaire.
Bon, on va dire qu’il faudra en ajouter une couche sur la psychologie du policier. Peut-être qu’il mène en parallèle une autre enquête, ou alors qu’il a des problèmes de famille, ou alors que l’action sera super lente. Ou notre histoire très courte.
– troisième solution, je suis le conducteur qui a fait une queue de poisson au scooter, et crac accident. Ou alors je me promenais gentiment sur la place Vendôme quand deux voleurs ont surgi. Ils portaient des masques de Blanche Neige et de Pocahontas et ont dévalisé la bijouterie en 22 secondes.
Bref, je choisis le point de vue d’un témoin.
– quatrième option, plus audacieuse : je suis un extra-terrestre / un ange / un elfe / un dieu et juché sur mon petit nuage / ma soucoupe volante invisible / ce que vous voulez, je raconte tout. Comme les êtres humains sont bêtes, vu du haut !
Point de vue amusant, mais très casse-gueule.
– cinquième option : celle que j’ai choisie pour mon livre (aucune de celles qui sont décrites ci-dessus) et ne comptez pas sur moi pour tout vous dire en avant-première. Donc la cinquième option, vous l’inventez.
Attention, c’est parti !
Vous avez le droit :
– d’inventer le nom des personnages, de leur définir un passé, des désirs d’avenir, une famille, etc.
– de choisir le masque porté par les deux voleurs. Oui je sais, il va falloir évacuer des centaines de candidats walt-disneyiens, mais l’écriture est toujours une affaire de choix, et un choix est souvent cruel.
– de faire long ou court (disons entre 10 lignes et 150 pages)
– d’écrire à la première ou à la troisième personne, d’avoir un narrateur omniscient, interne ou externe (normalement vous connaissez ces termes, sinon relisez votre cours, parce que je ne vais pas tout répéter, il y a des limites à ma générosité)
– de choisir le temps verbal qui vous chante, mais attention au passé simple et à ses formes souvent fallacieuses (évitez les « il courit très vite et choisissa de se réfugier sous un porche »)
– d’être original, mais pas trop non plus. Choisir le point de vue de la chaussure du voleur n’est pas forcément une bonne idée. Ou alors il faut vraiment maîtriser son sujet (au pied). Le but, c’est décrire un texte efficace, qui tienne le lecteur en haleine.
– …
A l’occasion de la sortie prochaine de mon livre “QI 142 et alors ?”, voici un petit jeu d’écriture.
Vous avez ci-dessous la première page du texte. Certains éléments ont été cachés, à vous d’inventer ce qui manque !
N’hésitez pas à m’envoyer votre version !
Et en prime, pour ceux qui se sont pris au jeu, voici deux autres extraits :
Quelqu’un les suivait. Il fallait s’en douter, ils ne s’en tireraient pas si facilement. Mélanie jeta un regard à Richard qui avançait, le visage impassible. Il tenait le sac au bout de son bras, comme s’il ne savait pas ce qu’il contenait. Mélanie eut envie de courir, mais savait qu’ils paraîtraient encore plus louches.
Elle se retourna, persuadée qu’elle apercevrait leur poursuivant. Mais il n’y avait rien. Personne. La rue était déserte. Seuls les lampadaires rendaient une lumière blafarde, qui donnait un peu de vie. Pourtant, elle était sûre qu’on les suivait. Son intuition était renforcée par… A moins qu’il y ait une ombre derrière l’arbre ?
Richard lui prit la main et la secoua, sans s’arrêter.
– Ne regarde pas derrière. Avance.
J’AIME :
les parcs, les jardins, le papier quadrillé, les stylos, les pâtes fraîches, Chardin, le jazz, les trains, être en avance, le basilic, marcher dans Paris, l’Angleterre, l’Écosse, les lacs, les îles, les chats, la salade de tomate épépinée et pelée, les puzzles, le cinéma américain, Klee, Verne, les machines à écrire, la forme octogonale, l’eau de Vichy, la vodka, les orages, l’angélique, les buvards, The Guinness Book of Records, Steinberg, Antonello de Messine, les Baedeker, la Bibliothèque Elzévirienne, Info the dusk- charged air, les coccinelles, le général Éblé, les mots croisés de Robert Scipion, Verdi, Malher, les noms de lieu, les toits d’ardoises, La Chute d’Icare, les nuages, le chocolat, les énumérations, le bar du Pont-Royal, Le Sentiment géographique, les vieux dictionnaires, la calligraphie, les cartes et les plans, Cyd Charisse, les pierres, Tex Avery, Chuck Jones, les paysages plein d’eau, Biber, Bobby Lapointe, Le Sentiment des choses (Mono no aware), le munster sans cumin, avoir beaucoup de temps, faire des choses différentes en même temps ou presque, Laurel et Hardy, les entresols, la dérive dans une ville étrangère, les passages couverts, le fromage, Venise, Jean Grémillon, Jacques Demy, le beurre salé, les arbres, le Musée archéologique de Sousse, la Tour Eiffel, les boîtes, Lolita, les fraises, les pêches de vigne, Michel Leiris, les fous rires, les atlas, « faire Philippine », Adieu Philippine, Bouvard et Pécuchet, les Marx Brothers, les fins de fêtes, le café, les noix, Dr. No, les portraits, les paradoxes, dormir, écrire, Robert Houdin, vérifier que tous les nombres dont la somme des chiffres est égale à neuf sont divisibles par neuf, la plupart des symphonies de Haydn, Sei Shonagon, les melons et les pastèques…
JE N’AIME PAS :
les légumes, les montres-bracelets, Bergman, Karajan, le nylon, le « kitsch », Slavik, les lunettes de soleil, le sport, les stations de ski, les voitures, la pipe, la moustache, les Champs-Elysées, la radio, les journaux , le music-hall, le cirque, Jean-Pierre Melville, l’expression « à gogo », les fripes, Charlie Hebdo, Charlie Chaplin, les Chrétiens, les Humanistes, les Penseurs, les « Nouveaux (cuisiniers, philosophes, romantiques, etc.) », les hommes politiques, les chefs de service, les sous-chefs de service, les pastiches de Burnier et Rambaud, le merlan, les coiffeurs, la publicité, la bière en bouteille, le thé, Chabrol, Godard, la confiture, le miel, les motocyclettes, Mandiargues, le téléphone, Fischer-Dieskau, la Coupole, les cuisses de grenouille, les t-shirts, les coquilles Saint- Jacques servies dans des coquilles Saint-Jacques, la couleur bleue, Chagall, Mirô, Bradbury, le centre Georges Pompidou, James Hadley, Durrell, Koestler, Graham Greene, Moravia, Chirac, Chéreau, Béjart, Soljenitsine, Saint-Laurent, Cardin et son espace, Halimi, les films un peu trop suisses, Cavanna, les manteaux, les chapeaux, les porte-feuilles, les cravates, Carmina Burana, Gault-Millau, les initiés, les astrologues, le whisky, les jus de fruits, les pommes, les objets « griffés », les perles de culture, les briquets, Léo Ferré, Claire Brétécher, le Champagne, les biscottes, le Perrier, le gin, Albert Camus, les médicaments, les crooners, Michel Cournot, Jean-Edern Hallier, les blue-jeans, les pizzas, Saint-Germain-des-Près, le couscous sauf exception, les bonbons acidulés, le chewing-gum, les gens qui cultivent le style « copain » (Salut ! Comment tu vas ?), les rasoirs électriques, les pointes Bic, Marin Karmitz, les banquets, l’abus des italiques, Bruckner, le disco, la haute fidélité…
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Quelques exemples qui vous donneront peut-être des idées :