Quel héros ?

                Le super héros
Le super héros

Un des sujets du bac de français cette année était “Le romancier doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtres extraordinaires?” (j’en connais qui se sont cassé les dents et la plume dessus, eh oui).

Loin de moi l’envie de rédiger un corrigé type (pour ça, cliquez sur le sites concernés), mais du coup, je me suis posé la question : en ce qui me concerne, les personnages de mes bouquins sont-ils extraordinaires ?

Les super héros, j’aime les lire, mais je suis incapable de les décrire. Ceux qui combattent quinze guerriers surentraînés,étouffant l’un avec un sac plastique, agissant avec ruse et habileté pour trois autres, avec force et courage pour les derniers, puis se fendent d’un “Tss” quand ils constatent que leur costume a été éclaboussé d’une mini tache de sang, ou qu’un ongle a été abîmé au passage.

Oui, je parle de ceux qui sont bons et courageux, qui ont le sens du devoir et de l’abnégation, qui sont prêts à donner de leur vie pour sauver la planète : il fait bon les lire. On se dit “Ah qu’ils sont forts, eux”. Ils nous font rêver, avant qu’on retourne à la vraie vie.

Bon.

Les personnages de mes romans ne ressemblent pas à ça. J’aime qu’ils soient vivants, bien vivants. Ce qui veut dire : pleins de défauts, et pas toujours très sympathiques.

Comme le disait René Char “Un homme sans défauts est comme une montagne sans crevasses. Il ne m’intéresse pas.”

Au risque d’agacer mes éditeurs (mais oui, mais oui, j’ai vu passer un ou deux “pas très charitable” récemment ) les personnages que je décris sont parfois cruels, jaloux, mesquins. Parce que c’est la vie. parce qu’il m’arrive d’être ainsi, et que, allez on parie, cela vous arrive aussi.

Prenons Louise, dans “Tu n’es pas celle que tu crois”. Elle apparaît comme une fille presque banale. Tout va par paires, chez elle. Elle a deux chats, deux frères, deux copines. On imagine la petite vie simple et banale. Mais elle a aussi une seule raison de trembler, et c’est là que ça devient intéressant : quand un grain de sable enraye la “normalité”, quand un coup de balai nettoie le jugement qu’on a sur soi ou sur le personnage.

Chloé Avanel, mon héroïne du “Bonheur en cinq lettres” et bientôt du “Bonheur en cinq mensonges” n’a rien d’extraordinaire non plus. C’est une jeune fille de son époque, comme on en croise régulièrement, qui essaie de surnager après le sale coup que lui a fait sa mère (mourir, non mais on n’a pas idée !).

Ma motivation première, pour cette série de bouquins, c’était de transfigurer les événements vécus par les personnages, ordinaires, par la vision qu’ils en avaient. J’ai voulu, en utilisant de l’humour et une certaine distance, sortir de la morosité ambiante. En quelque sorte, oui, transformer un personnage ordinaire en personnage extraordinaire.

Pari réussi ? A vous de me le dire !

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